Mayol Biographie :
|
Né à Shanghai en 1927, Jacques Mayol ne commence à plonger qu' à 30 ans. Il avait découvert les fonds marins sur les côtes japonaises où il passait ses vacances en famille. (Il avait conservé de cette période une passion pour ces régions et avait effectué un séjour au Japon trois mois avant sa mort.) |
Puis il côtoie pour la première fois les dauphins en mer de Chine. Cette rencontre transforme sa vie. Au contact de ces mammifères marins Il découvre l'appel des profondeurs, Mais la rencontre de sa vie, il l'avait faite en 1955, au Seaquarium de Miami (Etats-Unis), avec Clown, une femelle dauphin, mère de Flipper, la vedette du célèbre feuilleton télévisé des années 60, racontant l'amitié entre un dauphin et des enfants. "J'ai tout appris de Clown, à retenir mon souffle de plus en plus longtemps sans hyperventilation préventive, à me faire bercer par le mouvement de l'eau, à m'y intégrer totalement", dira-t-il. De fait, quand il plongeait, Mayol surprenait les scientifiques, car son rythme cardiaque passait de 70 à 20 pulsations/minute, phénomène qui aurait dû provoquer une syncope. Le besoin d' imiter les dauphins, de transformer son corps et son esprit pour se rapprocher d'eux le plus possible, et atteindre ainsi une forme de sérénité que la vie sur terre n'est pas capable d'offrir. |
|
Cette quête quasi mystique va l'amener à repousser les limites humaines à un niveau que seuls quelques "fous" croyaient possible à l'époque.Installé sur l'île d'Elbe à partir de 1973, il avait ouvert la voie aux recherches médicales sur l'adaptation de l'homme au milieu marin. En se prêtant à des nombreuses expériences scientifiques, Jacques Mayol a fait progressé considérablement la physiologie hyperbare. |
En 1966, il entame une course aux records : De
1976 à 1983, il bat plusieurs fois les records de plongée en apnée et
se livre avec son unique adversaire de l'époque, l'Italien Enzo Maiorca,
à une concurrence qui le pousse à descendre sans cesse plus loin, plus
profond : 60 mètres en 1966, 100 mètres en 1976. |
|
|
Adepte du yoga et des dauphins, il a également insufflé
une philosophie à l'apnée, grâce à son livre"L'Homo-Delphinus"
(1986) véritable explication sur ce
qui fût la quête de sa vie notamment son amour pour les dauphins et sa
conception de l'humanité.
|
Sa vie et sa rivalité avec l'Italien Enzo Mayorca ont inspiré le cinéaste
français Luc Besson qui réalisa Le Grand Bleu", devenu un film
culte après sa sortie en 1988.Sa
geste et sa rivalité avec l'Italien Enzo Mayorca ont inspiré au cinéaste
français Luc Besson "Le Grand Bleu", devenu un film culte après
sa sortie en 1988. |
|
" L'affinité réelle qui existe entre l'homme, la mer et le dauphin nous aide à mieux comprendre et à respecter davantage les valeurs auxquelles nos cousins marins tiennent le plus: l'équilibre de notre milieu ambiant naturel commun, la joie de vivre et la liberté." |
Pourtant, Lundi 24 décembre 2001, la presse va titrer ainsi une suprise inexplicable :
Jacques Mayol, l'homme dauphin,
a dit adieu au grand bleu
ROME (AFP) - Jacques Mayol,
l'homme dauphin immortalisé dans le film culte "Le Grand Bleu", a mis
fin à ses jours samedi dans sa petite maison de Calone, sur l'île d'Elbe, en
Italie, où il vivait depuis près de 30 ans.
La disparition du célèbre plongeur français et les tragiques circonstances de sa
mort à l'âge de 74 ans ont consterné ses proches et ses amis. Jacques
Mayol s'est en effet pendu samedi, laissant une lettre demandant à être incinéré
et à ce que ces cendres soient dispersées en mer. La
cérémonie est prévue dans les prochains jours à Livourne, sur la côte
toscane, à 300 km de Rome.
Incompréhension, incrédulité
et un peu de mauvaise conscience transparaissaient dans les premières réactions
à l'annonce de sa mort.
"Je
l'avais vu pour la dernière fois il y a deux mois, chez lui, dans sa maison de
l'île d'Elbe, et je l'avais trouvé déprimé", a ainsi raconté le
plongeur italien Umberto Pelizzari, titulaire du record du monde de plongée
libre en apnée réalisé le 3 novembre avec une descente à une profondeur de
131 mètres. "Je
savais qu'il ne se sentait pas bien depuis plusieurs mois. Il disait se sentir
seul, mais jamais je n'aurais pensé qu'il en arrive à un tel geste",
a-t-il ajouté. "Je
le considérais comme mon maître", a-t-il commenté. "J'ai chez moi
un vieux livre écrit par lui, intitulé "L'Homo-Delphinus" qu'il m'a dédicacé
avec ces mots: Je te laisse le soin, mon dauphin, de continuer sur cette
voie".
Le président français Jacques Chirac lui a rendu hommage dimanche soir.
"Par son talent exceptionnel, Jacques Mayol avait su exprimer avec justesse l'aspiration de toute une génération pour un monde qui donne toute sa place à la nature, à la beauté, à l'harmonie", a déclaré le chef de l'Etat français dans un communiqué."Visionnaire, Jacques Mayol restera pour +la génération Grand Bleu+ comme le symbole d'une quête d'absolu, d'équilibre, d'éternité", a-t-il ajouté.
sources : mieles, ailleursmagazine,